Mickael Nous nous sommes immissé quelques heures chez Brigitte, Raymond et Mickael, dont c’est l’anniversaire. IL va recevoir un cadeau d’une importance capitale pour son avenir, ZDT était sur le coup. Résumé d’une histoire touchante pleine de bonne volonté. Mercredi 13 Août 2003 Nous avons suivis Mickael pendant 48 heures et demi, jeune garçon de 13 ans, menant une existence des plus banales à Cergy Pontoise, à côté de Auchan. 16h C’est la fête à la maison, Brigitte et Raymond ont mis de côté pendant plusieurs mois afin de pouvoir offrir à leur enfant le tout dernier ordinateur multimédia. « Un ordinateur multimédia est d’une importance capitale » nous précise Brigitte, « c’est grâce à ces nouvelles technologies que nos enfants seront les Ainest… Einstai… seront les gens les plus intelligents. » Raymond acquiesce, toute sa vie il a rêvé de pouvoir offrir à son seul et unique fils un cadeau de ce type, quelque chose pouvant lui apporter de grandes connaissances et pouvant lui permettre d’aller au plus haut dans les études. « Peut être pourra t il devenir président ? Qui sait ! » 16h30 C’est le branle bas de combat à la maison : Mickael rentre d’une partie de basket, il ne s’attend pas une seule seconde à recevoir un cadeau de la sorte. Il faut dire que Mickael a toujours été habitué aux cadeaux de déstockage. Elles se sont pas rares les fois ou ses action man étaient dépourvus de bras, de même que sa première trottinette récupérée à l’armée du salut était dépourvue de roue. « Quelque chose de neuf et de cher, il ne va pas en revenir ! », sa mère est anxieuse, l’appareil photo jetable dans la main, elle guète le moment fatal où Mickael découvrira ce qui l’attend. Mickael ouvre la porte, ses parents hurlent de joie : « Surprise !!!!! » Mickael n’en revient pas, à peine est il entré dans le salon qu’il aperçoit ces deux énormes paquets. « Mais que signifie cette mascarade ? » balbutie t’il. « Mon enfant, nous avons économisé des mois afin de t’offrir ceci pour tes 13 ans. Ton père et moi sommes persuadés que ça t’aidera pour ton avenir », Brigitte ne tient plus, ses larmes sont comme un drap de soie qui enveloppe d’amour son enfant, sa vie ». Mickael ouvre les paquets « MAIS C EST TROP FNU FFS § UN PENTIUM IV !!! Y A MEME HALF LIFE SUR UN CD ! MAMAN C EST TROP SUPER, JE VAIS PLUS AVOIR BESOIN DE SECHER LES COURS POUR JOUER A CS ! » Mickael sent qu’il a dit une ânerie, mais elle semble passer inaperçue tant l’émotion est intense pour les deux parents. 21h12 Le repas est terminé, Raymond est déjà couché. Il semble que ses 4 verres de Pastis quotidiens n’aient pas été encaissés comme à l’accoutumer, l’émotion était de trop. Tandis que Brigitte termine de débarrasser la table, nous montons discrètement au premier étage afin de faire le point avec Mickael sur cette journée chargée d’émotion. 21h13 L’ordinateur est déjà assemblé, Mickael est semble t il en train de tester les performances de son ordinateur grâce à un jeu. « C’est Counter Strike, un jeu mondialement connu, c’est presque un sport de compétition, comme le surf ! » précise t il. Nous lui posons alors la question qui nous semble la plus pertinente : « Cet ordinateur va te permettre d’évoluer rapidement dans les études non ? » « Lol mes couilles ! » répond il. Mettant cette réponse sur le coup de l’émotion, nous plions bagage pour revenir le lendemain. Jeudi 14 Aout : 6h00 Les oiseaux chantent déjà dans la banlieue de Cergy, nous arrivons chez Brigitte, Raymond et Mickael, et nous apercevons de la lumière dans la chambre de ce dernier, il ne fait aucun doute que cet enfant est très stricte envers lui-même, s’imposer un lever à 6h du matin un jeudi de vacance est quelque chose de si rare de nos jours. « Salut Mickael, déjà debout ? » « NaN, t Lour kaN MeM, G trouV un ClAn 7 nuit, G jOué à Cs toute La Nui =] » nous répond il. Nous comprenons rapidement que quelque chose ne tourne pas rond. Nous nous demandons alors où est passé le Mickael que nous avons rencontré hier qui rendait si fiers ses parents. « Dans ton cul Lol ! » 6h30 Brigitte se lève : « j’ai une maison et un mari à entretenir » nous dit elle en souriant. « Que s’est il passé depuis notre départ hier soir ? » lui demandons nous. « Mickael a tenu à travailler sur son ordinateur cette nuit. Il m’a parlé avec des termes étranges, sûrement des termes mathématiques. Savez vous ce que signifie ‘’phrague’’ et '’gaiveur’’ ? » 7h Brigitte a terminée de préparer le petit déjeuner et appelle Mickael : « Loulou, maman a préparée le petit déjeuné ! » « Rien A FoUtre, LaChe Moi La VieiLle » entend-on. « Il est très occupé depuis hier, je suis vraiment étonné de le voir se plonger à se point dans les études » Brigitte ne veut pas que son fils soit en manque de vitamine B18 et C5, elle monte alors, plateau à la main, afin d’apporter le petit déjeuner à son fils. Un hurlement attire rapidement notre intention tandis que nous goûtons l’excellent café de Brigitte. « MAIS CASSE TOI DE MON ECRAN PUTAIN, TU GENE LA ! AH BORDEL IL M A HS !! MAIS BOUGE PUTAIN !!! » Sûrement une de ces disputes familiales, nous décidons de laisser cette famille afin de ne pas les perturber. Brigitte redescend, un toast à la confiture de fraise collé dans les cheveux. « Nous repasserons demain » « Oui oui, c’est ça, repassez demain » répond elle. Vendredi 15 Aout : 6h30 Comme la veille, la chambre de Mickael est allumée. Nous entrons sans frapper et trouvons Brigitte à demi consciente en bas des escaliers. « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé » dit elle, « je me souviens juste d’avoir apporté le repas du soir à mon fils, hier, d’avoir été bousculée et d’être tombée » Quelque chose cloche, nous n’avons pas vu Raymond depuis mercredi. « Il dort beaucoup, il profite de ses vacances pour tenter de nouvelles expérimentations sur les produits à base d’anis. Il a bon espoir de lancer un projet révolutionnaire » précise t elle. Nous montons voir Mickael, mais à peine avons-nous ouvert la porte qu’un dictionnaire s’encastre dans un poster de Britnez Spears, près de la porte. « VENEZ PAS ME FAIRE CHIER TAS D ENCULES, G GATHER LA, JE STRAT » Nous tentons quand même une approche, mais nous sommes immédiatement sanctionnés, le bol de café au lait nous tombe dessus inévitablement. « J’T AVAIS PREVENU, ‘CUL2 » Nous décidons de partir, Brigitte tente de nous retenir plus longtemps « Je me sens seul, mon mari est alcoolique, mon fils boit en cachette avec son père et mon mari me trompe, emmenez moi avec vous… » Mais ZDT n’a pas pour habitude de se mêler des histoires qui ne le regarde pas, et c’est quand même avec un certain haut le cœur que nous décidons de quitter les lieux.